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Ville, société, justice10

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1Ville, société, justice10 Empty Ville, société, justice10 Jeu 11 Avr - 11:01

darkalain

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Admin
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Ville, Société, Justice
vendredi 17 mai 2013
9H-11H
105 Bd Raspail, 75006 Paris
salle 11


Engagement et revendications de légitimité
au sein des organisations de travailleurs desocupados (Argentine)


Par Pia Rus

Cette intervention s’appuie sur une partie de ma recherche de thèse sur les formes d’engagement et des revendications de légitimité affirmés à partir de la comparaison des militants avec les non militants, observés dans leur même milieu social au tour des organisations de desocupados. En particulier elle analyse deux mouvements de desocupados , l’un situé dans la ville de Berisso et appartenant au réseau d’organisations des (MTD) réunis dans le Frente Popular Dario Santillan et celui de Berazategui réuni dans le réseau de la Anibal Veron afin de développer une analyse comparatif des modalités d’engagement. Cette interrogation s’appuis sur une analyse ethnographique des liens établis entre membres et non membres, notamment parmi leurs proches et vecinos. Elle est corrélée à plusieurs autres dimensions notamment les parcours perméables sur le long terme entre militantisme et non militantisme, engagement et retrait, division du travail entre familiers pour répartir les responsabilités privées, économiques et publiques, variant elles aussi dans la durée. L’importance attribuée à l’expérience propre des acteurs contribue à privilégier une observation de ces travailleurs sans emploi dans la dynamique quotidienne au sein de leurs organisations et dans leurs quartiers.
Les quartiers on souvent était thématisés comme un lieux de retrait du politique. La proximité du quartier témoigne de la récurrence de certaines intuitions, par exemple, concernant le fait de toujours continuer à inscrire ces populations dans le cadre d’une sous-culture de l’assistanat. Le quartier, le lieu de travail, l’assemblée, ne se laissent pas saisir par une analyse dichotomique qui tendrait à traiter de manière scindée les dimensions distributives et intersubjectives de l’engagement politique. Le droit, ou une conception particulière de celui-ci, apparaît comme une clé de lisibilité. De manière exemplaire, le droit à prendre la parole, autour duquel les réflexions d’Hanna Arendt nous aident de manière très pertinente, transparaît dans les modes de fonctionnement des assemblées où sont plus précisément mises en œuvre certaines dimensions de l’éthique de l’égalité.
Ici, semble logée une dualité entre radicalité –des propositions normatives- et continuité des modes de rapport au monde. Radical et radicalism, sont des termes qui reviennent constamment sous la plume de Michel Walzer(1987) dans son ouvrage sur la révolution calviniste, La révolution des saints. Son traducteur, Vincent Giraud, prend la précaution de nous avertir qu’ils évoquent un faisceau de convictions et d’attitudes que le français est impuissant à nommer. Ainsi il précise « Dans le langage anglo-américain (compte tenu des différences de connotations liées aux circonstances) est un radical celui qui se reconnaît le droit de juger ce qui est vrai et mensonger, juste et injuste, légitime et illégitime, désirable et condamnable, sans soumission aucune aux conventions et aux autorités établies » ; …[ le radicalisme,] relève d’une éthique du politique, plutôt qu’il ne désigne un mouvement régi par une fin déterminée » (Walzer, 1987, 13). La radicalité, dont sont porteuses les organisations de desocupados, semble se rapprocher ainsi d’un mode hérétique de rapport au politique qui déborde les lieux institutionnels sensés l’encadrer et canaliser pour devenir un mode de vie critique au nom de la justice, qui englobe la vie privée, la vie familiale et le voisinage. C’est là, encore, une surprise de nos résultats : le mode de vie critique, ne concerne pas seulement la vie militante au sens classique : il concerne beaucoup plus largement une population faisant valoir ses droits, qu’il s’agisse de militants ou d’apparents non militants.

Bibliographie :

ARENDT Hanna. Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Levy, 1983.
BECKER Howard S. Ecrire les sciences sociales, Paris, Economica, 2004.
CEFAI Daniel. (dir.), L’Enquête de terrain, Paris, Série Bibliothèque du MAUSS : Editions La Découverte, 2003.
DI MARCO Graciela, « Justice sociale et droits liés au genre », Revue internationale des sciences sociales, 2007, 191, p. 51-64.
FAVRET-SAADA Jeanne. « Etre affecté », in Gradhiva. 1990, N°8, pp. 3-9.
GEERTZ Clifford. Savoir local, Savoir global, Paris, PUF, 1986.
CERTEAU Michel de. L’invention du quotidien, Tome 1 : Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990
COTTEREAU Alain et MARZOK Mokhtar. Une famille andalouse. Ethnocomptabilité d’une économie invisible Ed. Bouchene Paris 2012, 354p.
SACKS Harvey. « The Member Categorization Device », Human Studies, vol. 12, n°3-4, December 1989, pp. 271-281
SCHÜTZ Alfred. L’étranger : un essai de psychologie sociale, Pars, Alia, 2003, 77p.
SCHÜTZ Alfred. Le chercheur et le quotidien. Phénoménologie des sciences sociales, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1987, 286 p.
WALZER Michel. La révolution des Saints, Paris, 1987, [1965], 409 p.

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