Adiac, symbole de la résistance indienne à Sutiaba (Nicaragua)
Dans le cadre de mon projet de recherche sur la justice sociale et la justice spatiale (programme ANR Jugurta), j'ai fait une mission à León et dans le quartier indigène de Sutiaba (juillet 2008). C'est un terrain que je connais bien (voir l'itinéraire photographique correspondant sur mon site). Les quelques photos présentées ici sont centrés sur un personnage historique fondamental dans la mémoire collective des habitants de Sutiaba car il s'agit du cacique (chef indigène) Adiac (ou Adiact), qui aurait été pendu par les Espagnols en 1614. Rien ne prouve son existence réelle mais sa figure joue un rôle central dans les récits de la conquête: il est devenu le symbole de la résistance des populations indiennes et sert de dénominateur commun à l'ensemble de la communauté.
Pendaison du cacique Adiac. peinture murale sur un mur du collègue public de Sutiaba (photo: Alain Musset).
Sutiaba: le Tamarindon. L'arbre qui aurait servi de potence au cacique Adiac est toujours conservé. C'est un des lieux de mémoire de la communauté indigène (photo: Alain Musset).
[center]
Au pied du Tamarindon, une plaque commémore le 389e anniversaire de la mort du cacique indigène – exemple d'un usage opportuniste et politique de la mémoire (photo: Alain Musset).
Parque Adiac. Au début des années 1990, sur la calle de la Ronda qui marque la frontière entre León et le quartier indigène de Sutiaba, un monument a été érigé à la gloire du cacique Adiac (photo: Alain Musset).
Le punche de oro. Selon la légende, l'âme du cacique prend la forme d'un crabe (punche) en or, qui sort la nuit des ruines de la Veracruz pour aller veiller sur le trésor secret des Sutiabas (photo: Alain Musset).