Mission à Johannesburg
Afrique du Sud
23 mai 2009-31 mai 2009
Afrique du Sud
23 mai 2009-31 mai 2009
Dans le cadre du programme JUGURTA (justice sociale-justice spatiale), les membres de l'équipe se sont rencontrés à l'université du Witwatersrand de Johannesburg. Nous avons ainsi pu étudier les processus urbains en cours dans l'Afrique du Sud post-apartheid. Les séparations entre les groupes et les communautés ne sont plus officielles, mais les héritages historiques se combinent avec la montée de la violence quotidienne pour imposer des frontières parfois hermétiques entre des mondes qui se côtoient mais qui parviennent difficilement à se mélanger.
Le Downtown de Johannesburg depuis le périphérique. Les paysages urbains sont marqués par une série de gratte-ciel modernes donnant l'illusion d'un centre ville prospère et dynamique, une sorte de petit New York qui incarne la puissance et la modernité de l'Afrique du Sud (photographie: Alain Musset).
L'Hotel Continental de Johannesburg. Cet édifice de verre et d'acier est l'un des plus haut de la ville (photographie: Alain Musset).
Les traces du passé. Dans le centre-ville de Joannesburg subsistent quelques rares buildings des premiers temps de la modernité urbaine. Cet immeuble abandonné est l'un des premiers gratte-ciel érigé au moment où les élites blanches sud-africaines voulaient affirmer leur puissance financière et raciale (photographie: Alain Musset).
La ville post-apartheid? Avec la fin des politiques de ségrégation raciale, les populations blanches ont fuit le centre de Johannesburg pour se réfugier dans des "gated communities" sécurisées. De nombreux immeubles sont aujourd'hui abandonnés ou squattés. La rue est occupée par les Noirs sortis des townships où les Afrikaaners les avaient confinés. Une foule de petits vendeurs occupe les trottoirs des artères les plus passantes (photographie: Alain Musset).
Les maisons de la peur. Dans le quartier aisé de Melville (à majorité blanche), les maisons sont transformées en forteresses: grilles, fils de fer barbelés, clôtures électriques, vidéo-surveillance et gardes armés assurent la sécurité des habitants. On ne sait plus qui est devant ou derrière les barreaux – mais le propriétaire des clefs croit qu'il est le maître du jeu (photographie: Alain Musset).
"Hostel" à Vosloorus. Dans la zone métropolitaine de Johannesburg, les formes urbaines de l'apartheid sont toujours présentes. Les "hostels" hébergeaient les ouvriers noirs célibataires venus travailler temporairement dans les mines et les industries détenues par les Blancs. Aujourd'hui, ce sont des familles entières qui occupent ces logements rudimentaires qui ont cependant le mérite de bénéficier des services de base: eau et électricité (photographie: Alain Musset).
Habitat informel à Vosloorus. À côté de l'hostel, de nouveaux migrants se sont approprié des terres libres pour édifier leurs logements avec les débris des baraques détruites par le gouvernement. Des potagers permettent d'améliorer la diète quotidienne (photographie: Alain Musset).
Borne fontaine à Vosloorus.Dans le quartier informel jouxtant l'hostel de Vosloorus, l'alimentation en eau se fait par le biais de bornes fontaines à usage collectif (photographie: Alain Musset).
Rue de Vosloorus. Dans le township réservé aux populations noires, les aménagements hérités de l'apartheid sont toujours en place, tels ces immenses pylônes destinés à éclairer le quartier à la tombée de la nuit, afin de ne laisser aucun coin d'ombre propice aux rassemblements interdits ou aux activités clandestines (photographie: Alain Musset).
Taudis de Kliptown. Dans la banlieue de Johannesburg, le quartier marginal de Kliptown regroupe les populations les plus pauvres du township de Soweto (photographie: Alain Musset).
Coiffeur à Kliptown.C'est dans un conteneur posé sur le bord de la route que le propriétaire du salon de coiffure Salva Professional reçoit ses clients (photographie: Alain Musset).
Simulacral Landscape (Mike Davis). À la fois loin et près des townships et des bidonvilles, les bâtisseurs de rêve créent de fausses villes qui permettent d'abolir les distances et d'étirer le temps. C'est le cas de Monte Casino, à quelques kilomètres de Johannesburg, gigantesque complexe de jeux qui pastiche l'ambiance d'une cité de la Renaissance italienne (photographie: Alain Musset).
Des rues et des piétons? À l'intérieur de Monte Casino, de faux espaces publics font croire aux clients qu'ils sont des piétons comme les autres. Dans cette bulle sécurisée, même le ciel n'est qu'un plafond bleu où Mickey l'ange a dessiné de petits nuages blancs. Il fait beau aujourd'hui, il fera beau demain et peut-être encore après-demain (photographie: Alain Musset).