Honduras: Les putschistes déclarent l'état de siège
20 minutes
29 septembre 2009
www.20minutes.fr/.../Monde-Les-putschistes-declarent-l-etat-de-siege.php
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Un décret autorise la police et l'armée à arrêter toute personne jugée suspecte.
La situation se tend au Honduras. Une semaine après son retour clandestin dans le pays, Manuel Zelaya, le président renversé par un coup d'Etat fin juin, a appelé hier la communauté internationale à « réagir immédiatement avant que le meurtre d'un dirigeant se produise ». Cet appel à l'aide intervient alors que le gouvernement putschiste de Roberto Micheletti durcit ses positions. Hier, les deux principaux médias d'opposition ont été fermés. Dimanche, un décret a été signé pour restreindre les libertés publiques et autoriser la police et l'armée à arrêter toute personne jugée suspecte. « C'est l'officialisation de l'état de siège pour 45 jours », explique Alain Musset, de l'Institut des Amériques.
Depuis le retour surprise du Président, des milliers de partisans manifestent tous les jours devant l'ambassade du Brésil, où Zelaya a trouvé refuge. Dimanche, il les avait même appelés à marcher sur la capitale, Tegucigalpa, pour mener l'« offensive finale ». « Zelaya et Micheletti craignent que la situation ne dégénère en bain de sang, affirme Alain Musset. Mais personne n'a intérêt à aller jusqu'au clash. » Le chef d'Etat brésilien « Lula » a tenté de calmer le jeu en demandant au chef de l'Etat déchu de ne pas faire d'« incitations sortant du cadre démocratique ». Mais le soutien que lui apporte le Brésil agace les putschistes. « Si dans les dix jours le statut de Manuel Zelaya n'a pas été défini, la représentation du Brésil perdra sa condition diplomatique », a menacé le ministre des Affaires étrangères. L'ambassade est actuellement cernée par les forces de l'ordre et subit des rationnements d'électricité et de vivres. Lula a rétorqué qu'il ne se plierait pas à un ultimatum et rappelé qu'une « ambassade est inviolable ». La sortie de crise s'annonce difficile. Une mission de médiation de l'Organisation des Etats américains (OEA) a été expulsée dimanche. Hier, son responsable américain a qualifié d'« irresponsable » le retour de Zelaya. Un discours en rupture avec celui de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui avait estimé la semaine dernière que ce retour constituait une chance de résoudre la crise politique dans le pays.