Entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990, le Mexique a connu de profonds bouleversements.
Les héritiers de Zapata et de Pancho Villa ont choisi la voie du néolibéralisme et toute la société mexicaine a été affectée par cette nouvelle orientation de l'Etat. La fin déclarée de la Réforme agraire et la réforme des ejidos ont changé les structures du monde rural. Le rapprochement avec les Etats-Unis et la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ont fait entrer le Mexique dans une ère nouvelle, même si les disparités entre les pays situés de part et d'autre du rio Bravo n'ont pas disparu.
Les Etats de la frontière nord en ont tiré bénéfice, mais les écarts entre les espaces dynamiques et les régions délaissées se sont accrus. La modernisation, rapide et souvent spectaculaire dans de nombreux secteurs stratégiques s'est accompagnée d'une plus grande fragilité de la population, mieux connue grâce aux données du recensement de 1990. La révolte des Indiens du Chiapas et la brusque dévaluation du peso ont montré les limites de ces mutations socio-économiques qui ont néanmoins permis au Mexique, désormais membre de l'OCDE, d'acquérir une nouvelle stature internationale.