Exposition: Regards croisés sur la ville
Le carreau de Cergy
Inauguration
samedi 13 avril 2013 à 16H30
Avenue des Trois Fontaines, parking du marché neuf
Introduction d'Alain Musset]
Le carreau de Cergy
Inauguration
samedi 13 avril 2013 à 16H30
Avenue des Trois Fontaines, parking du marché neuf
Introduction d'Alain Musset]
Pour comprendre la ville, il faut aller au-delà des pierres, du bitume et du béton. Bardée de titres de noblesse comme ses habitants les plus illustres, la cité d’ancien régime avait une âme et une voix, celle des cloches qui marquaient le temps des hommes et montraient le chemin de Dieu. Devenue trop souvent une simple « machine à habiter », pour reprendre l’expression du grand architecte et urbaniste Le Corbusier, elle semble avoir perdu une grande partie de sa valeur symbolique au profit d’une valeur marchande dictée par les cours de l’immobilier. C’est pourquoi, alors que le citadin apparaît de moins en moins comme un citoyen et de plus en plus comme un simple consommateur d’espaces et de territoires urbains, s’interroger sur ce que représente la ville dans nos sociétés modernes (ou post-modernes) devient une nécessité à la fois sociale et politique.
Cependant, comme l’arbre masque parfois la forêt, l’icône ou le monument emblématique peuvent cacher la ville en tant que forme urbaine et la cité en tant que corps social. Dans notre mémoire collective et dans nos représentations spatiales, La Tour Eiffel n’est pas seulement à Paris : elle est Paris, tout comme la Statue de la Liberté symbolise New York même pour ceux qui n’y sont jamais allés. Ces images, largement acceptées parce qu’elles nous permettent d’accéder facilement à un niveau de connaissance partagé par le plus grand nombre, nous imposent des clefs de lecture réductrices qui nous laissent au bord d’une approche plus intime de la réalité – ou pour mieux dire des réalités dont le monde urbain se compose.
C’est justement à cette rencontre nécessaire et volontairement déroutante que nous invite l’exposition « Regards croisés sur la ville » du Carreau de Cergy. Entre la ville et ses représentations, l’art ouvre des pistes qui échappent au carcan des normes, des stéréotypes et des idées reçues. Pour percevoir l’âme de la ville et pour entendre sa voix, on peut se passer des figures emblématiques et des images trop connues qui nous permettent de l’identifier et de nous identifier à elle, comme s’il s’agissait d’un simple jeu de miroirs. C’est le choix qui a été fait par les artistes et les plasticiens dont les œuvres sont exposées ici : on n’y trouvera ni la Tour Eiffel, ni la Statue de la Liberté, ni le Tower Bridge, ni le Golden Gate, ni le Christ du Corcovado – icônes urbaines d’un monde globalisé qui, à force de servir d’appât ou de cache-misère, ont fini par devenir des produits marketing. À leur place, on découvrira des fragments de villes anonymes, des morceaux de quartier intemporels et utopiques, des bouts de bâtiments à l’usage indécis, des territoires marqués par la banalité (parfois tragique) plus que par une aveuglante et monotone exceptionnalité.
Mais aller à l’essentiel ne signifie pas tordre le coup aux représentations, bien au contraire : puisque tout est représentation, il s’agit de les assumer et d’en mesurer la valeur à la fois esthétique et citoyenne. En redonnant du sens aux mots et aux images de la ville, le Carreau de Cergy nous donne donc la possibilité de repenser, par le biais de la création artistique, ce que les citadins d’aujourd’hui n’ont pas toujours conscience d’avoir perdu : le droit à la ville.
Cependant, comme l’arbre masque parfois la forêt, l’icône ou le monument emblématique peuvent cacher la ville en tant que forme urbaine et la cité en tant que corps social. Dans notre mémoire collective et dans nos représentations spatiales, La Tour Eiffel n’est pas seulement à Paris : elle est Paris, tout comme la Statue de la Liberté symbolise New York même pour ceux qui n’y sont jamais allés. Ces images, largement acceptées parce qu’elles nous permettent d’accéder facilement à un niveau de connaissance partagé par le plus grand nombre, nous imposent des clefs de lecture réductrices qui nous laissent au bord d’une approche plus intime de la réalité – ou pour mieux dire des réalités dont le monde urbain se compose.
C’est justement à cette rencontre nécessaire et volontairement déroutante que nous invite l’exposition « Regards croisés sur la ville » du Carreau de Cergy. Entre la ville et ses représentations, l’art ouvre des pistes qui échappent au carcan des normes, des stéréotypes et des idées reçues. Pour percevoir l’âme de la ville et pour entendre sa voix, on peut se passer des figures emblématiques et des images trop connues qui nous permettent de l’identifier et de nous identifier à elle, comme s’il s’agissait d’un simple jeu de miroirs. C’est le choix qui a été fait par les artistes et les plasticiens dont les œuvres sont exposées ici : on n’y trouvera ni la Tour Eiffel, ni la Statue de la Liberté, ni le Tower Bridge, ni le Golden Gate, ni le Christ du Corcovado – icônes urbaines d’un monde globalisé qui, à force de servir d’appât ou de cache-misère, ont fini par devenir des produits marketing. À leur place, on découvrira des fragments de villes anonymes, des morceaux de quartier intemporels et utopiques, des bouts de bâtiments à l’usage indécis, des territoires marqués par la banalité (parfois tragique) plus que par une aveuglante et monotone exceptionnalité.
Mais aller à l’essentiel ne signifie pas tordre le coup aux représentations, bien au contraire : puisque tout est représentation, il s’agit de les assumer et d’en mesurer la valeur à la fois esthétique et citoyenne. En redonnant du sens aux mots et aux images de la ville, le Carreau de Cergy nous donne donc la possibilité de repenser, par le biais de la création artistique, ce que les citadins d’aujourd’hui n’ont pas toujours conscience d’avoir perdu : le droit à la ville.