Représenter la ville 4

Représenter la ville
9 h-11 h
105 bd Raspail 75006 Paris
salle 11

Vendredi 29 novembre 2013

Le mythe fondateur d’une ville sans passé.
Approche des récits historiques opposés autour de la genèse de Cancún, Mexique (1968-1977)

Luis Alberto Velasco

Crée en 1968 en tant que « centre intégralement planifié », Cancún a été sans doute le pôle de développement fordiste pionnier des processus de modernisation touristique en Amérique Latine. Néanmoins, dès le tournant de siècle, on assiste à la chute de son essor comme pôle touristique de haut niveau à cause de nouveaux "hot spots" plus attractifs pour le tourisme conventionnel. A cette concurrence s'ajoute la décadence d’une économie monolithique focalisée sur le tourisme et constamment menacée par des crises du système financiers mondial (comme à la suite du 11 septembre 2001) et par des catastrophes environnementales telles que l’ouragan Wilma en 2005. La fragmentation des « monopoles de cohérence » qui maintenaient debout ce coin de la Caraïbe a donné lieu a un réaménagement urbain issu de la spéculation foncière littorale dont le but était de pallier cette situation à travers l’attraction d’un nouveau tourisme plus rentable, une sorte d’« Easyjetset » symbole d’un capitalisme flexible.
L’objectif de cette recherche est de mettre en perspective la relation entre la production historiographique régionale et la construction de la mémoire culturelle dans la nouvelle Caraïbe Mexicaine. Je propose de mettre en place un « régime d’historicité » (dans le sens d’Hartog) capable d’expliquer comment la création de Cancún se trouve embourbée entre un mythe fondateur (rapprochement forcé à des racines culturelles millénaires) et une vocation présentiste (projet de modernité immuable).