Le développement et ses approches
Atelier collectif d'étude de textes
96 Bd Raspail
Salle Lombard
13h-15
Texte présenté par Loraine Kennedy
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Texte présenté par Loraine Kennedy
Loraine Kennedy et Marie-Hélène Zérah : « Villes indiennes sous tutelle ? Une réflexion sur les échelles de gouvernance à partir des cas de Mumbai et Hyderabad »,Métropoles [En ligne], 9 | 2011, mis en ligne le 16 novembre 2011, consulté le 20 janvier 2014. URL : http://metropoles.revues.org/4433
De manière croissante, les décideurs politiques en Inde perçoivent le rôle crucial des villes dans l’économie nationale et les politiques actuelles menées par les États régionaux reflètent cette prise de conscience. Basée sur les cas proches, sans être entièrement comparables, d’Hyderabad et de Mumbai, cette recherche montre que les gouvernements des États ont adopté des stratégies de croissance centrée sur la ville, à l’instar des tendances internationales. Cela soulève la question du rééchelonnage des instances décisionnelles et de l’essor de l’émergence politique des régions métropolitaines. Après l'examen détaillé des stratégies de développement économique et urbain adoptées à Mumbai et à Hyderabad, cet article défend l’idée que les grandes villes indiennes n’ont pas une position suffisamment solide pour revendiquer un poids politique vis-à-vis de leur gouvernement régional et ne sont pas armées pour s'engager sérieusement dans la construction d’une action collective à l’échelle métropolitaine. Il convient de souligner cette déconnexion paroxystique entre les fonctions politiques et économiques, dans la mesure où cela marque une différence de degré avec l’expérience européenne récente. La subordination politique des collectivités locales urbaines en Inde est aggravée par le caractère traditionnellement centralisateur des institutions politiques, la faiblesse relative des institutions locales de gouvernance (en termes de mandat et de ressources fiscales), l'absence de maires puissants et la quasi-inexistence de statut politique de la plupart des régions métropolitaines. En outre, échafauder un plan stratégique qui tienne compte de la croissance économique, de la justice sociale et de l’environnement est une tâche herculéenne, particulièrement dans une société plurielle. Ainsi, dans les deux villes les processus en cours sont conflictuels et empreints de contradictions, offrant un contraste saisissant avec l’image que projettent ces « visions » lisses d’une quête de développement comme un processus consensuel.