Histoire, Mémoire, Territoire
Séminaire EHESS
Vendredi 9:00-11:00
Salle 7
105 Bd Raspail
Identité, violence massive et économie transnationale à La Guajira en Colombie
Carlos Salamanca
Séminaire EHESS
Vendredi 9:00-11:00
Salle 7
105 Bd Raspail
Identité, violence massive et économie transnationale à La Guajira en Colombie
Carlos Salamanca
[justify]Depuis 2013 je m’intéresse aux relations entre espace, violence et pouvoir à partir des expériences récentes de trois populations indigènes dans trois pays d’Amérique Latine (l’Argentine, la Colombie et le Guatemala), avec un double objectif. D’une part, analyser la forme sous laquelle la dimension spatiale des actions de violence a refaçonné les pratiques politiques, économiques et sociales de ces populations. De l’autre, analyser les formes d’action politique qui surgissent de l’entrecroisement des politiques de la mémoire et des politiques de l’identité à la suite des expériences de violences massives.
D’après mes recherches, les indigènes n’ont pas séparé leurs demandes de « mémoire, vérité et justice » de leurs réclamations « historiques » liées à l’usage et à la maîtrise du territoire et des ressources naturelles. Une telle synthèse va de pair avec une lecture de la violence qui ne s’arrête pas dans ce qui détruit mais qui inclut les nouveaux ordres sociaux et économiques qui en résultent. A cela s’ajoutent les expériences des vingt dernières années qui pour les indigènes sont en train de dévoiler les limites de l’autochtonie en tant que référence principale d’appartenance, des droits indigènes comme base de légitimité, et de la « participation » comme mécanisme exclusif de l’action politique. L’augmentation de l’intensité avec laquelle des entreprises et des États intéressés à l’exploitation de ressources naturelles se déploient dans les territoires indigènes, lie les interrogations sur le passé avec l’action politique pour l’avenir autour de questions comme la défense du territoire et les ressources naturelles. Dans ce cadre, les populations indigènes se rapprochent d’autres habitants qui partagent avec eux les mêmes territoires. Puisque ce rapprochement est construit sur l’intérêt pour ce qui est commun, on assiste à de nouvelles formes d’appartenance, à de nouvelles formes de légitimité, à de nouveaux mécanismes d’action politique qui dépassent l’identité ethnique ou culturelle.
Carlos Salamanca: 2015. “Políticas de la dictadura militar en una región de frontera. Espacios, tiempos e identidades en el Chaco argentino”, Revista de Estudios sobre Genocidio
https://www.academia.edu/25989631/Espacios_tiempos_identidades_pol%C3%ADticas_de_la_%C3%BAltima_dictadura_militar_en_el_Chaco_argentino
Carlos Salamanca: 2008. “De las fosas al panteón: contrasentidos en las honras de los indios revividos”, Revista colombiana de antropología 44(1): 7-39.
https://www.academia.edu/10771623/De_las_fosas_al_pante%C3%B3n_contrasentidos_en_las_honras_de_los_indios_revividos