POLITIQUES PUBLIQUES, DÉVELOPPEMENT ET MONDIALISATION DANS LES PAYS DU SUD :
PARCOURS DE RECHERCHE ET APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
Campus Condorcet,
salle 3.09, centre de colloques, Cours des Humanités
93300 Aubervilliers
Mardi 13H-15H (du 04/02/20 au 12/05/20)
Luis Velasco
Cancun, « fantasme de banquiers » ?
L’envers du décor d’un projet d’état devenu marque mondiale
PARCOURS DE RECHERCHE ET APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
Campus Condorcet,
salle 3.09, centre de colloques, Cours des Humanités
93300 Aubervilliers
Mardi 13H-15H (du 04/02/20 au 12/05/20)
Luis Velasco
Cancun, « fantasme de banquiers » ?
L’envers du décor d’un projet d’état devenu marque mondiale
En 1968, le gouvernement mexicain lance un « programme intégral de développement touristique » qui cherche à faire du Mexique une puissance en la matière. Une élite de technocrates de la Banque du Mexique est chargée de bâtir des stations balnéaires sur des lieux paradisiaques, situés sur la côte de régions pauvres, par le biais d'une agence centralisée appelée FONATUR (Fonds National de la Promotion Touristique). Destinées à attirer d'importants flux de touristes étrangers, ces enclaves ont reçu le nom technique de CIP (Centres Intégralement Planifiés). Cancun a été la première à être construite –ex nihilo– en 1970, devenant, en un temps record, la station balnéaire mexicaine la plus prisée au monde.
Après 50 ans, Cancun reste l’archétype des CIP, ainsi qu’un exemple remarquable parmi les villes de création nouvelle, formées au XXème siècle. Cependant, certaines pratiques innovantes du projet ont transformé cette ville en une métaphore des inégalités de la mondialisation, ce que les médias dénomment aujourd’hui la « cancunisation ». Le but de cette intervention est de cerner ces mêmes faiblesses, indissociables d’un projet d’état devenu marque mondiale, afin de comprendre les transitions et contradictions qu’il a connues pour continuer à se légitimer, au fil du temps, comme modèle de développement, malgré sa forte vulnérabilité sociale et environnementale.
Dans un premier temps, je décrirai brièvement l’amont de la création de Cancun dans le contexte politique, économique et régional de l’époque, au moment où le gouvernement mexicain a décidé de mettre en place un tourisme planifié, qui puisse devenir le nouveau moteur de développement du pays. Puis, en partant de sa conception par de jeunes technocrates en 1968, jusqu'à l’exécution de la première étape du plan-cadre en 1977, je donnerai des exemples concrets sur la manière dont la construction d'une ville de services adjacente contredit un discours touristique idyllique qui commence à émerger. Enfin, j’essayerai de saisir quelques enjeux sociaux, urbains et environnementaux d’actualité de cette Mecque du tourisme, à l’aube de son 50ème anniversaire en avril prochain.
Après 50 ans, Cancun reste l’archétype des CIP, ainsi qu’un exemple remarquable parmi les villes de création nouvelle, formées au XXème siècle. Cependant, certaines pratiques innovantes du projet ont transformé cette ville en une métaphore des inégalités de la mondialisation, ce que les médias dénomment aujourd’hui la « cancunisation ». Le but de cette intervention est de cerner ces mêmes faiblesses, indissociables d’un projet d’état devenu marque mondiale, afin de comprendre les transitions et contradictions qu’il a connues pour continuer à se légitimer, au fil du temps, comme modèle de développement, malgré sa forte vulnérabilité sociale et environnementale.
Dans un premier temps, je décrirai brièvement l’amont de la création de Cancun dans le contexte politique, économique et régional de l’époque, au moment où le gouvernement mexicain a décidé de mettre en place un tourisme planifié, qui puisse devenir le nouveau moteur de développement du pays. Puis, en partant de sa conception par de jeunes technocrates en 1968, jusqu'à l’exécution de la première étape du plan-cadre en 1977, je donnerai des exemples concrets sur la manière dont la construction d'une ville de services adjacente contredit un discours touristique idyllique qui commence à émerger. Enfin, j’essayerai de saisir quelques enjeux sociaux, urbains et environnementaux d’actualité de cette Mecque du tourisme, à l’aube de son 50ème anniversaire en avril prochain.