Ouest-France
vendredi 04 septembre 2009
Un reporter français tué au Salvador
vendredi 04 septembre 2009
Un reporter français tué au Salvador
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"Christian Poveda enquêtait sur les gangs latinos.Il a été victime de la Mara 18, sujet de son dernier film.
La vida loca devait sortir en France le 30 septembre. Christian Poveda, 53 ans, y filmait le quotidien de la Mara 18, cette bande de jeunes ultraviolents, tatoués de la tête au pied, qui terrorisent San Salvador. Enquête fatale. Le cadavre de ce documentariste de renom a été retrouvé dans un faubourg miséreux, où il venait de tourner à nouveau. Primé dans de nombreux festivals, Poveda déclarait au Los Angeles Times, en avril, n'avoir « pas peur des maras ». Il éprouvait même de la sympathie pour les jeunes gangsters, selon lui « victimes de la société » et des États-Unis. Il avait sous-estimé le danger.
Si les bandes ont toujours existé en Amérique latine, elles connaissent depuis une vingtaine d'années une mutation génétique en provenance de Los Angeles, où les fils d'immigrants latinos se sont structurés en gangs. Au départ, il s'agissait, comme dans West Side Story, de défendre un bout de rue. « Mais dans les prisons de Californie, ces jeunes se sont frottés à une nouvelle culture de la violence et au trafic de drogue », souligne Alain Musset, chercheur de l'Institut des Amériques.
Selon le FBI, Los Angeles, première ville latino aux États-Unis, compte 1 350 gangs. La Mara 18 de San Salvador (30 000 membres) descend directement du 18th Street Gang. Comme sa grande rivale, la Salvatrucha, elle a été importée par de jeunes Salvadoriens expulsés des États-Unis, qui s'illustrent dans l'enlèvement contre rançon... voire le mercenariat.
Aujourd'hui, note Alain Musset, les maras et leurs « métastases » au Mexique, au Guatemala, au Nicaragua sont « l'un des plus gros problèmes auxquels l'Amérique latine ai tà faire face ».
Bruno RIPOCHE.