Accusé de corruption, le président du Guatemala démissionne
http://www.rfi.fr/ameriques/20150903-accuse-corruption-le-president-guatemala-demissionne
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Confronté à des accusations de corruption, le président du Guatemala a présenté sa démission. Otto Pérez était visé, depuis quelques heures, par un mandat d’arrêt dans une affaire de corruption, après que son immunité a été levée mercredi 2 septembre par le Congrès guatémaltèque. L'annonce de son départ intervient à quelques jours seulement des élections présidentielle et législatives, prévues dimanche prochain dans le pays.
Si Otto Pérez a démissionné, c'est pour mieux pouvoir se défendre devant la justice. C'est en tout cas ce qu'il fait savoir par l'intermédiaire de son porte-parole. En quittant son poste, il espère « affronter personnellement la procédure menée à son encontre ».
Mercredi, le parquet général a annoncé avoir lancé un mandat d’arrêt contre Otto Pérez, après la levée de son immunité par le Parlement. Le président démissionnaire est en effet accusé d'avoir orchestré un vaste système de corruption au sein des douanes de son pays. En échange de pots-de-vin, les fonctionnaires ne prélevaient pas de taxe sur l'importation de certains produits.
Convoqué devant les juges
Otto Pérez, qui nie ces accusations, a promis de collaborer avec la justice. Ce jeudi, il doit se présenter devant le juge pour une première audience. Le parquet demandera alors à ce que l'ancien général de 64 ans soit placé en détention provisoire.
Suite à cette démission, c’est le vice-président, Alejandro Maldonado, qui prendra les rênes du pays. De façon provisoire, car ce dimanche, les Guatémaltèques vont élire un nouveau président.
Otto Pérez n'était pas candidat à sa propre succession, car la Constitution lui interdit un second mandat. Jusqu'à maintenant, il avait toujours refusé de démissionner avant la fin de sa présidence. Mais celui qui est arrivé au pouvoir en promettant de lutter contre la criminalité a finalement dû céder face à la mobilisation populaire et à la détermination des parlementaires et de la justice.
« L'aboutissement d'une lutte »
« La démission d’Otto Pérez ne peut pas être considérée comme une surprise », souligne Alain Musset, professeur à l'EHESS interrogé par RFI. « Cela faisait des mois et des mois que des milliers de manifestants s’opposaient à sa présidence. Donc, ce n’est que l’aboutissement d’une lutte permanente pour qu’enfin Otto Pérez Molina quitte le pouvoir », estime le chercheur, qui rappelle que ce dernier a « utilisé toute une série de stratagèmes juridiques, de ruses pour conserver provisoirement son immunité ».
Pour Alain Musset, la démission d’Otto Pérez est « une grande victoire pour la société civile au Guatemala ». Mais il juge également qu’« il faudrait un changement idéologique profond pour réussir réellement à transformer la structure politique du pays. Et là, je crois malheureusement que, malgré ce coup de tonnerre, ce coup de théâtre, on n’est pas près de voir un changement significatif dans les pratiques de la politique guatémaltèque. »
Si Otto Pérez a démissionné, c'est pour mieux pouvoir se défendre devant la justice. C'est en tout cas ce qu'il fait savoir par l'intermédiaire de son porte-parole. En quittant son poste, il espère « affronter personnellement la procédure menée à son encontre ».
Mercredi, le parquet général a annoncé avoir lancé un mandat d’arrêt contre Otto Pérez, après la levée de son immunité par le Parlement. Le président démissionnaire est en effet accusé d'avoir orchestré un vaste système de corruption au sein des douanes de son pays. En échange de pots-de-vin, les fonctionnaires ne prélevaient pas de taxe sur l'importation de certains produits.
Convoqué devant les juges
Otto Pérez, qui nie ces accusations, a promis de collaborer avec la justice. Ce jeudi, il doit se présenter devant le juge pour une première audience. Le parquet demandera alors à ce que l'ancien général de 64 ans soit placé en détention provisoire.
Suite à cette démission, c’est le vice-président, Alejandro Maldonado, qui prendra les rênes du pays. De façon provisoire, car ce dimanche, les Guatémaltèques vont élire un nouveau président.
Otto Pérez n'était pas candidat à sa propre succession, car la Constitution lui interdit un second mandat. Jusqu'à maintenant, il avait toujours refusé de démissionner avant la fin de sa présidence. Mais celui qui est arrivé au pouvoir en promettant de lutter contre la criminalité a finalement dû céder face à la mobilisation populaire et à la détermination des parlementaires et de la justice.
« L'aboutissement d'une lutte »
« La démission d’Otto Pérez ne peut pas être considérée comme une surprise », souligne Alain Musset, professeur à l'EHESS interrogé par RFI. « Cela faisait des mois et des mois que des milliers de manifestants s’opposaient à sa présidence. Donc, ce n’est que l’aboutissement d’une lutte permanente pour qu’enfin Otto Pérez Molina quitte le pouvoir », estime le chercheur, qui rappelle que ce dernier a « utilisé toute une série de stratagèmes juridiques, de ruses pour conserver provisoirement son immunité ».
Pour Alain Musset, la démission d’Otto Pérez est « une grande victoire pour la société civile au Guatemala ». Mais il juge également qu’« il faudrait un changement idéologique profond pour réussir réellement à transformer la structure politique du pays. Et là, je crois malheureusement que, malgré ce coup de tonnerre, ce coup de théâtre, on n’est pas près de voir un changement significatif dans les pratiques de la politique guatémaltèque. »